L'actualité de la crise : LEURS MEILLEURS ENNEMIS…, par François Leclerc

Billet invité

L’Espagne vient soudainement de prendre l’avantage sur l’Italie, la lutte entre les deux s’annonce serrée… Reconnaissant un fort dérapage, Luis de Guindos, le ministre espagnol de l’économie, craint désormais que le déficit public ne dépasse le taux de 8 % du PIB – l’objectif initial de 6 % enfoncé – une partie importante de ce dépassement provenant selon lui des 17 régions autonomes.

“Nous sommes face à une situation très difficile, très complexe, sans doute la plus difficile de ces dernières décennies en Espagne”, a-t-il commenté, en ajoutant à la radio : “si nous serrons uniquement la vis en termes de rigueur économique, de coupes dans les dépenses, nous sommes peut-être en train de nous attirer des ennuis”.

Faisant référence au sommet européen du 30 janvier prochain, présenté comme devant traiter le dossier social, le ministre en a tiré comme conclusion que “nous devons tous réduire le déficit public, mais je crois aussi que nous devons donner une impulsion aux réformes économiques, parce que l’Europe ne peut pas se contenter d’une simple politique économique de rigueur budgétaire”.

Mario Monti, le président du Conseil italien, n’a pas tenu un langage très différent, en considérant que “les turbulences financières ne peuvent pas être considérées comme terminées” et qu’il faut leur apporter au niveau européen “une réponse commune, solidaire”. N’avançant lui aussi qu’à pas comptés pour expliciter son propos, il a appelé les autorités allemandes à “ne pas tomber dans une perspective de court terme”, en se concentrant uniquement sur la discipline budgétaire. Assurant qu’il ferait “tout pour éviter les tensions sociales”, Mario Monti a dans l’immédiat préféré ne pas annoncer les mesures qui permettrons de “favoriser la croissance et la compétitivité à travers un grand effort partagé et concerté”.

Les dirigeants européens voudraient se donner des marges de manœuvre, coincés entre les injonctions de la Bundesbank et la sévère crise sociale qui résulte de leurs plans successifs de rigueur, là où ils sont déjà appliqués. Mais Jens Weidmann, son président, ne leur a pas donné beaucoup d’espoir, martelant que “une des leçons de la crise est qu’il ne faut pas différer la consolidation”. Eux craignent, en exigeant trop, de réveiller le vent de la contestation et vont naviguer au plus près.

Le premier ministre britannique n’a pas été en reste, s’engageant “à faire davantage pour remettre sur pied l’économie”, faisant déjà valoir que les Jeux Olympiques de 2012 et le jubilé de diamant de la reine étaient pour les Britanniques une “formidable motivation pour regarder de l’avant”. Enfin, chacun choisissant sa manière d’exprimer la même idée sans au grand jamais la préciser, Elio Di Rupo, le nouveau premier ministre belge, a énigmatiquement déclaré que “nous devrons transformer les difficultés en nouvelles opportunités. Il est fondamental de poser les fondations pour des lendemains meilleurs”.

Au pied du mur, reconnaissant que la société grecque était “durement éprouvée”, le premier ministre grec Lucas Papademos a quant à lui préféré avouer qu’il n’y avait pas de “solution magique”, et qu’il fallait poursuivre “l’effort douloureux” pour éviter “la faillite désordonnée et catastrophique” et la sortie de l’euro. Embourbé dans de difficiles négociations sans fin, le gouvernement grec s’apprête à devoir satisfaire de nouvelles exigences de la Troïka, touchant les retraites et l’emploi public.

Angela Merkel s’attend à une année “plus difficile” que la précédente, prédisant que “au bout de ce chemin, néanmoins, l’Europe ressortira plus forte de la crise qu’elle n’y est entrée”, tandis que Nicolas Sarkozy se recentre sur un discours électoral, jouant sur la peur pour mieux exciper de son hypothétique rôle de sauveur de dernier ressort.

Tous, il leur faudrait trouver autre chose que des mots, de vagues formules incantatoires. Mais la poursuite de la libéralisation constitue leur seul horizon, et le renforcement de la compétitivité leur unique porte de sortie. En refusant de sortir de leur cadre intangible, ils continuent de se révéler les meilleurs artisans de leur propre défaite.

202 réponses sur “L'actualité de la crise : LEURS MEILLEURS ENNEMIS…, par François Leclerc”

    1. « l’Europe n’est pas aux mains des lobbies financiers. Elle est au service des citoyens. »
      C’est très joli, mais c’est très faux. Dommage.

      1. Notre Constitution… est appelée Démocratie parce qu’elle est entre les mains non d’une minorité, mais du plus grand nombre.

        C’est la citation de Thucydide qui était en exergue de la première version du traité constitutionnel de l’UE. L’a disparu en en route.
        La phrase de Rocard / Cheminade semble faire un clin d’oeil à sa soeur disparue…

      2. Oui, il y a confusion de l’être et du devoir être, des faits et des idéalités. Chacun sait où se trouve le réel, non?

      3. « l’Europe n’est pas aux mains des lobbies financiers. Elle est au service des citoyens. »

        plus exactement : « « l’Europe ne devrait pas être aux mains des lobbies financiers, mais au service des citoyens. »

    2. Tiens, tiens, l’idée est en train de faire son chemin (un journal comme le monde = courroie de transmission du pouvoir en place)!

    3. @ Hervey
      C’est toujours la même histoire avec ces gens ( comme Rocard ) ; très fort pour parler des situations et des solutions possibles et , dès qu’il sont au pouvoir , plus personne ; des mesurettes , des trucs à la marge et ensuite ces mêmes gens s’étonnent de n’être crû par personne . Tous ces gens ont lassé même la lassitude .

      1. Je vous signale aussi la palinodie et le mea-culpa contrits de Jacques Delors, centriste à la petite épée de bois qui s’attristait de son impuissance de naguère à imposer l’harmonisation fiscale et sociale. Oublions les pénitents, traçons notre histoire!

      2. Hélas ils trouvent toujours de bonnes oreilles pour les écouter ébahies de les voir découvrir l’eau tiède.
        Ils sont comme des Vandamme sauf qu’ils ne font rires qu’une minorité.

    4. Dommage que Larrouturou ait quitté les Verts récemment. ça et ses articles sur les 32h; il arrive à faire passer un discours très hétérodoxe dans des grands médias!

      Rocard, excusez-moi, mais il dit souvent beaucoup de conneries, du moins ces dernières apparitions sur des radios publiques m’ont laissé un triste souvenir.

      Je suppose en étant très mauvaise langue qu’il n’en a pas écrit une ligne.

      1. Pierre a quitté les verts parcequ’on ne l’écoutait pas. Rocard écrit lui même ses textes et a une vision de la crise tout a fait jorion-compatible.
        Ces deux là sont fait pour s’entendre et pour être entendu. Mais le seront-ils ? Rien n’est moins sur , ils ne font pas partie du « clan » Hollande.
        Bonne année 2012 à tous et stockez les confitures !

    5. Du pur Rocard: une mesure qui allège la crise pour un temps,
      en prenant soin de maintenir la dictature du capital.

      Concernant la dette, sortir du cadre, c’est la répudier, arrêter le vol du slècle:
      cadeaux fiscaux au capital –> déficits –> emprunt auprès du même capital .
      Au rythme de 100 milliards par an !

      1. jducac
        Les émissions politiques de c’dansl’air sont représentatives UMP…S à la traine. De la propagande. Emission intéressant à suivre lorsque les sujets ne sont pas politisés.

    6. Vous êtes nombreux à m’envoyer des mails me demandant ce que je pense de la proposition Rocard / Larrouturou. Comme souvent, Philippe Dessertine et moi pensons la même chose sur un sujet financier. Je n’ai rien à redire à l’opinion qu’il exprime au Point, qui l’interroge à ce sujet :

      « Ce qu’on craint de la part des Français, c’est qu’ils utilisent la monétisation de la dette pour retarder l’exigence de la baisse des déficits surtout en période électorale », explique Philippe Dessertine, directeur de l’Institut de haute finance à l’IFG (Institut français de gestion), à propos de la position inflexible de l’Allemagne.

      Selon lui, l’intervention de la Banque centrale européenne est légitime en cas de crise de liquidité, comme celle à laquelle sont confrontées actuellement les banques européennes, pour éviter l’effondrement du système bancaire. Mais elle intervient aussi pour sauver les États, confrontés au tarissement temporaire de leurs financements privés. Au total, la BCE a accumulé pour 211,5 milliards d’euros de titres de dette depuis mai 2010, un montant qu’elle « stérilise » en demandant des dépôts de même ampleur aux banques privées afin d’éviter d’opérer une création monétaire.

      Aller au-delà ne serait pas raisonnable, selon Philippe Dessertine. Le discours selon lequel il faut d’abord relancer la croissance pour ensuite réduire les déficits ne tient pas. Car cela implique d’emprunter encore plus et de relâcher la discipline budgétaire. Or, l’absence de cette discipline est aussi à l’origine de la crise de confiance actuelle… « La monétisation de la dette, c’est une fuite en avant qui risque de nous mettre dans une situation encore plus désastreuse », avertit l’économiste.

      Mais alors pourquoi les États-Unis s’en servent-ils sans vergogne ? Tout simplement grâce au rôle de monnaie dominante du dollar, et au poids géopolitique de Washington, qui a beaucoup d’arguments politiques pour faire acheter sa dette aux pays émergents, explique Philippe Dessertine. Selon lui, il s’agit d’ailleurs ni plus ni moins d’une « sorte d’approche colonialiste de la part des pays occidentaux : pour pouvoir continuer à exporter, les pays émergents sont obligés de soutenir les monnaies occidentales et de leur acheter leur dette avec leur réserve plutôt que de financer leurs propres investissements ».

      Mais si la zone euro devait imiter les États-Unis, la valeur de la monnaie unique pourrait s’effondrer à la suite de la fuite des investisseurs. Certes, cela favoriserait les exportations, mais cela renchérirait aussi considérablement les importations énergétiques, dont dépend notamment l’Allemagne…

      La monétisation de la dette a aussi l’inconvénient de faire couler à flots la liquidité, pourtant déjà très abondante au niveau mondial. Une abondance de financement qui profite aussi aux banques d’investissement : cela rend les opérations purement financières beaucoup plus faciles. Et les banques seraient encore les grandes gagnantes, exactement ce que dénonce Michel Rocard dans le système actuel.

      1. Il n’est pas inutile de rappeller ce que pensait en 1992 un certain Michel Rocard du traité de Maastricht, celui-là même qu’il voudrait contourner aujourd’hui:
        «Maastricht constitue les trois clefs de l’avenir: la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie » (Michel Rocard, Ouest-France, 27.8.92)

      2. Outch ! Front comun Jorion / Dessertine face aux propositions de monétisation Rocard / Larrouturou.. Tempête à venir sur le blog Jorion… Je pressens un nouveau schisme…

      3. Pourquoi ne pas évoquer la possibilité d’avoir à disposition l’outil monétaire dans l’optique de l’organisation d’un défaut global mais sélectif. Dans ce cas, la perspective d’une inflation galopante est écartée ainsi que le trop plein de liquidités, puisqu’il y aura soustraction (les pertes de certains). Je ne comprends pas bien comment éviter l’austérité et la dépression si on ne se sert pas de la banque centrale. Je ne comprends pas comment la politique peut retrouver des marges de manoeuvre sans recouvrer le contrôle de la monnaie et commencer par là à s’émanciper des marchés de capitaux.

        C’est le problème majeur que j’ai noté chez Dessertine. Son constat est bon, mais la solution à base d’austérité me paraît difficilement compatible avec une sortie par le haut de la crise. Je ne l’entends pas sur la restructuration indispensable du secteur financier…

      4. Paul Jorion
        je vous avoue être assez désemparé quand je lis sous votre plume que vous partagez un certain nombre des idées développées par Philippe Dessertine.

        Sur cette vidéo, Dessertine nous ressort les mêmes tartes à la crème du genre « les occidentaux ont vécu au dessus de leurs moyens », « nous devons d’une façon ou d’une autre envisager le remboursement de cette dette avec un effort de l’ensemble des populations », « si on ne le fait pas, on prend le risque d’une guerre ». Certes, il propose à la fin de cette vidéo une mutation du système actuel, mais sur le fond, rien de très révolutionnaire : baisse de la consommation, baisse des déplacements, mais rien qui n’attente en profondeur aux fondamentaux du capitalisme actuel en termes de propriété, de partage capital/travail ou du problème que vous avez soulevé à maintes reprises sur la concentration des richesses etc… A part évoquer un développement harmonieux et positif d’un nouveau modèle économique qui s’apparente, en l’occurrence davantage à la méthode Coué, je ne vois rien, dans les propos de Mr Dessertine, qui laisse sous-entendre une volonté d’une refonte générale du système actuel. Si on devait le classer selon le modèle de Granier, je le placerai entre le A et le B, mais certainement pas comme vous dans les C.

        En tout cas, concernant les dettes, son message est clair et sans ambiguïté : c’est au peuple à payer, et certainement pas au secteur financier à faire un effort. Je doute que vous soyez totalement d’accord avec cette analyse. Heureusement que vous avez précisé que vous étiez d’accord sur les questions de pure technique financière, et donc pas obligatoirement sur tout, sinon c’eut été désespérant pour les lecteurs de ce blog qui attendent autre chose.

        1. Vous écrivez : « je vous avoue être assez désemparé quand je lis sous votre plume que vous partagez un certain nombre des idées développées par Philippe Dessertine ».

          J’écris moi : « Cela fait des années que sur les questions de pure technique financière nos positions sont quasi-identiques ».

          Vous ne voyez pas la différence ?

      5. Dessertines: l’homme qui est pour pendre le dernier fonctionnaire avec les tripes du dernier syndicaliste.

        Je l’ai aperçu une première fois à l’ineffable émission de MM Lagardère ou Bolloré « C dans l’air » où l’autre « contradicteur » de centre gauche(ha, ha ha) de notre ami Paul, j’ai nommé Elie Cohen a son rond de serviette.
        Bref, j’y ai découvert un Dessertine, congestionné, tapant du pied en affirmant qu’il fallait baisser le salaire des fonctionnaire et que, de toute manière, ça avait été fait dans je ne sais quel pays Balte. D’ailleus, l’économiste de centre-gauche Elie Cohen hachait la tête avec véhémence. Qu’en serait-il s’il était vraiment de droite??? Horresco.
        Par le hasard du zap, quelques semaines plus tard, je voyais le même Dessertine, compassé, bouche en cul de poule, décréter, soutenu par les hochements véhéments de l’économiste de centre-gauche Elie Cohen, décréter donc qu’il était très très très compliquer de mettre en place une taxe de 0.001% sur les transactions financières.

        Ainsi donc Paul serait toujours en parfait accord avec ce Monsieur?

      6. @Fod

        – Pourriez-vous nous montrez en quoi les occidentaux n’ont pas vécu au dessus de leurs moyens depuis au moins 4 décennies ?

        NB. Je suis de ceux qui pensent que l’Occident vit au-dessus de ses moyens depuis plusieurs siècles (colonialisme / néocolonialisme / néolibéralisme anti libéral au service l’occident).

        – Sinon pourriez-vous nous expliquer en quoi cela a du bon de vivre au-dessus de ses moyens et aussi nous dire comment on vit au-dessus de ses moyens ad vitam aeternam ?

        NB. Je suis de ceux qui pensent qu’il n’y a rien de plus noble que de vivre de ses moyens et que parfois il faut être prêt à faire des petits sacrifices pour ne pas devoir en faire des plus grands après.

      7. L’enjeu est d’importance…

        @ Kerjean

        PJ me semble clair: « Cela fait des années que sur les questions de pure technique financière nos positions sont quasi-identiques »

        Cela ne signifie pas qu’ils sont d’accord sur tout.

        Et, personnellement, je ne me sent pas l’obligation d’être d’accord avec eux à ce sujet précis, même si je peux l’être sur bon nombre d’autres points…

        Cependant, ce sujet – non-monétisation de la dette -, n’est pas la cause unique de la situation dans laquelle on se trouve: ce serait trop facile ainsi, de déresponsabiliser les politiques de leur gestion depuis des années des finances publiques…

        Un pays, cela se gère.

      8. @Eg.O.bsolète

        Il est clair que vous vivez au dessus de vos moyens, et largement, Mr obsolète.

        Je pense qu’il faut filtrer les commentaires trop stupides, pour l’intérêt du blog.

      9. Fod, entre A et B Dessertine ? T’as lu ses bouquins ou juste leurs titres ? La Décompression ou Le monde s’en va-t-en guerre (ne sait quand reviendra) ou bien encore Ceci n’est pas une crise (juste la fin d’un monde) ? C’est du A/B ? Ou du C/D ?
        Non seulement il ne croit absolument pas à un réglement financier (ou monétaire ! ) de la Crise, mais il ne croit même plus à une quelconque croissance salvatrice pour ce monde, quasiment décroissantiste le gus…
        D’ailleurs sur le nucléaire il tient rigoureusement le même discours et le même raisonnement que Jorion… entre autres thèmes…
        Vais te dire, Jorion parle souvent des « hommes de bonne volonté » et de « consensus minimum », Dessertine est plus utile qu’un MélAnchon ou qu’un Sapir pour trouver sa fameuse « sortie par le haut », tout « libéral » qu’il soit, ou plus exactement parce qu’ils est ce « libéral » qui tente de s’extirper de son cadre.
        J’aimerais vraiment un débat Jorion / Dessertine, vraiment.

      10. @ Kerjean 4 janvier 2012 à 11:34

        Je l’ai aperçu une première fois à l’ineffable émission de MM Lagardère ou Bolloré « C dans l’air » où l’autre « contradicteur » de centre gauche(ha, ha ha) de notre ami Paul, j’ai nommé Elie Cohen a son rond de serviette.

        Pourquoi critiquer systématiquement ceux qui s’efforcent d’éclairer le plus grand nombre de nos congénères en faisant débattre des intervenants de divers courants de pensée, parce qu’ils abordent les choses par diverses approches ?

        « C dans l’air » est une émission intelligente et non sectaire puisque qu’elle accueille aussi Bernard MARIS qui ne m’est pas, jusqu’alors, apparu particulièrement lié à MM Lagardère ou Bolloré. Pour vous satisfaire, voudriez-vous n’entendre que les avis de commentateurs incapables d’infléchir leurs positions initiales sans tenir compte de l’apport des idées des autres ?

        Paul Jorion, comme beaucoup d’autres a sa place à « C dans l’air » quels que soient les autres intervenants

      11. @ EG O.bsolète

        Je reproche l’utilisation qui est faite de cette expression. A chaque fois que vous l’entendrez, vous pouvez être certain que l’objectif est moins de pointer les problèmes de surconsommation que de culpabiliser les peuples d’une supposée voracité et de demandes extravagantes. En outre, elle s’accompagne souvent de jugements sur l’État trop dépensier ou obèse, sous-entendu trop protecteur. Par ce procédé de culpabilisation, on prépare les esprits aux coupes sombres dans les dépenses publiques et autres attaques en règle contre l’Etat-Providence. La preuve, c’est que les mêmes remettent rarement en cause les préceptes édictés par la déesse Croissance et continuent à invoquer le PIB, le secrétaire comptable de la sus-dite Ste Croissance.
        Sauf quelques rares exceptions, ce discours sert les intérêts des tenants du libéralisme le plus dur. Il ne faut ni se tromper de cible ni tomber dans le piège. C’était le sens de ma remarque.

      12. @Vigneron

        arrête, tu vas me faire pleurer, Dessertine en Saint Vincent de Paul.
        Chaque mot de ce type me donne la nausée.
        A chaque fois son antienne est la même, et je ne parle pas de livre que je n’ai pas lu, je parle de propos tenus par lui et que j’ai entendu. Ce type n’est pas un décroissant, c’est un déflationniste de la pire éspèce: gardons toute la valeur pour les rentiers, abaissons encore la condition du salariat. Voilà les propos de ce type.

      13. La monétisation de la dette n’a rien d’une pure question de technique financière. C’est une décision politique sur la façon de régler le problème de la dette, en l’occurrence par l’inflation et la dévaluation monétaire. La seule autre solution étant le défaut pur et simple. Dessertine ne défend aucune solution, il préconise de continuer à se saigner pour la dette jusqu’à ce que mort s’ensuive.

        Si j’ai bien compris la proposition Rocard-Larrouturou, il ne s’agirait pas de prêter de l’argent presque gratuitement aux banques pour qu’elles achètent des emprunts d’Etat, ce que fait déjà la BCE, mais de financer directement l’Etat (à travers la BEI) pour que ce dernier injecte l’argent dans l’économie réelle et non dans la finance.

        Dans la citation, Dessertine offre 3 arguments contre la proposition Rocard-Larrouturou:
        1) la BCE aide déjà les Etats. Cet argument n’est pas pertinent ici puisque ce que propose Rocard c’est d’aider directement les Etats sans passer par les banques privées, c’est-à-dire d’éliminer le marché primaire de la dette et revenir ainsi à la situation d’avant la loi Pompidou-Giscard de 1973. La BCE ne fait pas déjà cela.
        2) cela implique d’emprunter plus et de relâcher la discipline budgétaire, ce qui aggravera la crise de confiance actuelle. Cet argument n’est pas non plus pertinent car la crise de confiance porte sur le marché primaire de la dette, qui disparaîtrait avec le financement direct de l’Etat par la BCE.
        3) « la valeur de la monnaie unique pourrait s’effondrer à la suite de la fuite des investisseurs. Certes, cela favoriserait les exportations, mais cela renchérirait aussi considérablement les importations énergétiques, dont dépend notamment l’Allemagne ». C’est le seul argument pertinent et il relève du choix purement politique.
        4) l’abondance de liquidité favorisera la spéculation financière. Argument encore une fois non pertinent, car la liquidité ne passera pas par les banques privées comme c’est actuellement le cas (aussi bien avec la BCE qu’avec la FED).

      14. @ vigneron

        Mea culpa, mea maxima culpa. Je n’ai pas lu les livres de Dessertine et ne pense pas le faire dans un avenir proche. Cela dit, si tu regardes la vidéo que j’ai cité plus haut, je n’ai pas trahi sa pensée et suis resté fidèle à ses commentaires. Kerjean corrobore aussi cette approche. Maintenant si le sieur Dessertine tient deux discours différents, ce n’est pas mon problème. A lui d’être cohérent.

      15. Kerjean, j’te causais pas, t’es irrécupérable. Aussi coincé qu’il soit dans ses schémas économiques ou politiques, même un Dessertine a juste 50 ans d’avance sur toi quant à l’analyse de la crise et à la recherche de portes de sortie qui n’aient pas 50 ou 150 ans d’âge, i.e de sortie par le bas.
        Idem pour monsieur Moi qui donne des leçons de haute finance et de Haute Politique à Dessertine et s’imagine très révolutionnairement que de revenir au gaullisme ante-Loi de 73 participerait grandement au rétablissement de la justice sociale et de la souveraineté des peuples…

      16. @ Lisztfr & Fod

        Etonnant que tant de gens préfèrent aggraver la décroissance concoctée depuis longue date. Pourtant on connait la suite dans les grandes lignes. Plus on attend pour vivre de nos moyens et des moyens de la planète (ce qu’elle essaye de nous dire en réduisant nos moyens) et plus le retour au réel sera difficile et destructeur.

        NB1. Je n’ai jamais emprunté de ma vie et je ne le ferai jamais car je considère que c’est accepter de devenir esclave pour accéder à quelque chose que l’on ne peut pas se permettre. C’est un choix.

        NB2. J’ai toujours été anti néo libéral mais je suis encore plus anti impérialiste et anti productiviste … je vise les gauches et les droites occidentales. Il m’arrive de me dire que la gauche est encore plus à droite que la droite car elle considère acquis des niveaux de vie qui ont été rendus possibles par les conditions « idéales et destructrices » du néo-libéralisme durant les trente glorieuses.

      17. @Vigneron
        Et maintenant, procès en archaïsme et appel au modernisme. Le voilà le vrai visage de Vigneron.
        Au moins pour une fois tu es très clair. ça change de tes louvoiements permanents pseudo-sprirituels et qui cachent en fait que, comme tu le dis ici très clairement, tu es tout à fait pour sortir de cette crise en sauvant surtout les rentiers, en asseyant l’aristocratie qui se met en place et en sacrifiant tous les autres.
        Cette solution n’a pas 150 ans d’avance, elle a des millénaires de retard.
        Au moins, as tu annoncé clairement dans quel camp tu te situais.
        Merci pour la mise au point.

        Et en ce qui concerne Moi, je n’échangerai pas une seule de ses phrases pour des tombereaux de tes sentences frelatées de mercenaire de la réthorique.

      18. @Eg.O.bsolète

        La santé, selon ses moyens ? L’éducation, selon ses moyens ? L’eau, selon ses moyens ? Je ne pense pas que nous soyons nombreux sur ce blog à déplorer l’impossibilité d’avoir un écran plat géant, qui plus est d’en changer tous les deux ans. Pour le reste, toute la protection sociale qui a pu être mise en place grâce à la bonne utilisation de l’Etat, n’en déplaise à ses contempteurs acharnés, je ne vois pas pourquoi elle devrait être considérée comme dépassant les moyens (de qui ?). Il faut simplement définir des priorités et organiser les flux de richesses. Ce qu’on peut reprocher à Dessertine c’est précisément de ne pas se préoccuper assez de ce rééquilibrages des richesses et de se livrer à la monomanie de la rigueur (l’austérité en réalité) qui touche avant tout les plus fragiles, alors que ses constats sur la gravité de la crise, eux, sont plutôt pertinents.

        La rigueur, on pourra en parler quand les marchés financiers auront été mis au pas.

      19. @vigneron: « s’imagine très révolutionnairement que de revenir au gaullisme ante-Loi de 73 participerait grandement au rétablissement de la justice sociale et de la souveraineté des peuples »

        Aurai-je dû préciser que ma position n’est pas celle de Rocard? Je l’ai déjà souvent dit, je suis pour le défaut pur et simple sur ces dettes iniques que les capitalistes ont extorqués au peuple au même moment où ils déplaçaient l’industrie nationale en Chine.
        Mais revenir ante-Loi de 73, why not? Détricoter toutes ces « mesurettes » néo-libérales, cela ne pourrait pas faire de mal.

      20. @Nicks

        Nous nous sommes emprisonnés dans une partie de poker entre nations en empruntant toujours plus et en sombrant dans un surendettement sans nom. Or pour rester dans ce jeu dont nous sommes rendus dépendants nous devons rester crédibles et pour cela nous devons prouver que nous sommes encore capables de vivre de nos moyens (se refaire). Tout cela parce que nous sommes devenus dépendants de ressources produites ailleurs.

        Avec les limites à la croissance toutes les nations se voient mises en concurrence de façon exacerbée autour des restes du XXème siècle et elles sont comparées les unes aux autres en fonction de leur capacité à s’en sortir seules. Qui irait prêter à celui qui ne rembourse pas ?

        Si la rigueur touche avant tout les masses de consommateurs occidentales plutôt que les 1% de privilégiés c’est parce les masses pèsent un poids bien plus significatif dans l’équation globale. Cela n’empêche pas de demander un effort aux riches mais à condition de ne pas tomber dans l’illusion que cela permettra de nous éviter la décroissance des masses.

        Même si nous sommes esclaves d’un jeu financier mondial à cause de nos multiples dépendances, l’Etat restera toujours l’Etat, avec ou sans pétrole, il aura alors les moyens qu’il aura, avec ou sans capital, avec ou sans ressource, mais attention il n’aura pas plus. A ce sujet, pour renforcer nos Etats menacés je ne serais pas contre avoir plus de devoirs non-rémunérés pour tous, pour garantir un minimum de droits pour tous sur le long terme.

        Sinon que tous ceux qui sont contre la rigueur apprennent à se passer de tout ce qui a été rendu possible grâce au pétrole, c’est aussi simple que cela dans un monde post-peak-oil.

  1. Bonjour et bonne année M. Leclerc

    Nous pourrions nous cotiser pour offrir pour étrennes à  » tous ces Messieurs » , comme disait Pierre Dac, une de ces rondelles de bois pyrogravées que l’on trouve dans les bazars des stations balnéaires, portant l’inscription suivante:  » Jupiter rend fous ceux qu’il veut perdre… » ( L’original est en latin, mais vu qu’ils y perdent le leur ….!)

    Cordiales salutations.

  2. En travaillant dur j’ai fait faillite deux fois , toujours à cause des autres.
    Sans travailler j’ai refait ma fortune 2 fois en attendant la faillite des autres.
    Me remettrais-je à travailler ou resterais-je au coin du bois à l’affut des défaillances des autres ?
    Ma vie est un exemple .
    J’ai envie de travailler , j’ai inventé de nouvelles techniques , mais on m’attends au coin du bois.
    Déjà l’Etat me harcèle. je ne veux pas être harcelé par le système esclavagiste.
    J’ai pourtant beaucoup à donner…………….
    Laissez moi donner de mon travail sans siphonner mes efforts , hydre vampire de la société.

  3. L’année 2012 possède tous les ingrédients pour devenir l’année du grand choix politique, écologique et plus globalement idéologique. Si on rate ce rdv…malheur !

    Voilà, ça c’est de la prophétie gratuite.

    Faudra le dire à Brice, qu’il s’est trompé de prophète.

  4.  » Mais la poursuite de la libéralisation constitue leur seul horizon, et le renforcement de la compétitivité leur unique porte de sortie. En refusant de sortir de leur cadre intangible, ils continuent de se révéler les meilleurs artisans de leur propre défaite  »

    Tout est dit , et s’ils ne prennent pas garde de changer rapidement cet état de fait , ça risque d’aller vraiment très mal , très vite .

  5. Ils continuent de se révéler les meilleurs artisans de leur propre défaite.

    Merci pour vos chroniques, Monsieur Leclerc. Et re-bonne année.
    J’aimerais partager votre optimisme, mais, ces temps-ci, j’en arrive à penser que leur plan de ponctionner le peuple peut très bien marcher (qui pour les en empêcher ?) et qu’en plus, même si leur système s’écroule, ce sera sur nous autres.
    La ponction du peuple, comme vous le montrez bien avec Sarkozy, passe par la peur. Et la soudaine mise en valeur médiatique (après des années de bâillon) des europhobes ou europessimistes me semble faire partie de cette montée voulue de l’inquiétude. Histoire de montrer qui peut être le sauveur.
    Quant à l’écroulement du système, combien serons nous à demander asile à kerkoz et à sa vieille maison. Mais lui, dans son arche, avec son couple de poules pondeuses, il nous renverra sans doute au chaos que nous n’avons pas voulu voir venir. brrr.

    1. En 2012, les dirigeants français ne pourront éviter, à moins que les élections présidentielles amènent une surprise (bonne), de se conformer à l’austérité et l’orthodoxie. Pour le moment, les français n’ont quasiment rien vu (sauf bien entendu les marges sévèrement touchées par les effets directs de la crise) ce que peut être une vraie politique de coupe dans les dépenses publiques et sociales. Si cette échéance survient, c’est dans les mois qui suivront que l’on saura si la politique généralisée de régression sociale peut se faire sans vraie mouvement de rejet, puisque en matière d’acceptation pleine et entière de la marchandisation, qu’on le veuille ou non, c’est ce pays qui est le plus en « retard » dans son inconscient collectif (le pessimisme exacerbé des français vient d’ailleurs en bonne partie de la sensation que le modèle, avec sa part de mythologie, mais c’est ce qui fait les sociétés aussi, est voué à disparaître pour quelque chose que l’on suppose plus violent, moins protecteur). Si rien ne bouge et c’est très possible, alors la voie vers l’autoritarisme de marché sera dégagée. Le système pourra poursuivre dans son être jusqu’au bout…

      1. Il ne va pas être bon être financier face aux 99% !!
        Pas même une possiblité de retrait dans les bunkers assaillis par les plaques tectoniques fébriles.
        Quelle inanité que leur plan !!

      2. @ig

        J’ai d’ailleurs oublié les belges qui n’ont pas été trop touchés eux non plus par l’austérité et dont le pays ne s’en est que mieux porté d’ailleurs. En ayant à nouveau parcouru le rapport OCDE croissance et inégalités 2011, j’ai eu la confirmation que la Scandinavie n’est plus ce havre de paix socio-économique. Les inégalités y augmentent très vite, notamment au Danemark, en Suède et en Norvège. Ces pays partent certes de bas et la situation y est toujours meilleure qu’ailleurs, mais comme je le disais pour l’Allemagne avant les fêtes, la dynamique témoigne d’un basculement idéologique rapide en direction du néolibéralisme.

        Reste donc le bloc francophone européen qui devrait rapidement savoir ce qu’est la mise en conformité.

      3. …oui, cette mise au pas durable des peuples par la peur, l’oppression financière puis l’oppression tout court, sont tout à fait possibles. L’histoire jugera sans doute que l’Etat-providence, cette domestication du capitalisme, système générateur d’inégalité et d’instabilité, par « les » capitalismes (rhénan/bismarckien, colbertiste/gaulliste, new-dealer, beveridgesque ou nippon ni mauvais), n’aura été qu’un épisode, dû à la peur du concurrent communiste, à la peur d’une nouvelle guerre mondiale, aux ferments humanistes nés des résistances et autres CNR, mais aussi à l’exploitation sans frein des ressources, de l’énergie et des peuples du tiers-monde.

        Le régime normal de l’humanité, ce serait donc la violence et la dépossession institutionnalisées sous une forme ou une autre ; l’exemple états-unien nous le prouve, ce parangon de la « modernité » qui, depuis 15 ans, remonte le temps à toute allure : « robber barons » du 19e, féodalité anti-nationale des « corporations », empire romain avec ses guerres d’agression génocidaire, ses jeux, sa plèbe consumériste, son idéologie orwellienne et suprématiste de liberté et de primauté du « citoyen », pauvre mouton consumériste craintif dont on tond (!) toujours plus ras la laine.

        Les élections françaises sont d’ores et déjà pliées dans le sens d’une conservation de ce système. L’idéologie néolibérale d’impulsion anglo-saxonne continue de plus belle à régenter et verrouiller les plus hautes instances (anciens de Goldman Sachs à la tête de la BCE, de l’Italie, de la Grèce…). Rentrons-nous, à l’ère du réchauffement, dans de nouvelles glaciations du politique ? Et faudra-t-il alors patienter des siècles avant le rappel des Etats Généraux et généreux ?

      4. Philippe Sollers a raison; Mao est le seul criminel a avoir son portrait imprimé sur des millions (des milliards ?) de billets de banque.

      5. Il y avait aussi les billets de 1000 yens avec le portrait de Itô Hirobumi, Résident Général du Japon en Corée, assassiné par un nationaliste coréen en 1909, ce qui permit au Japon d’annexer purement et simplement, et cruellement, la Corée, déjà vassalisée sous son règne. Les Coréens le considèrent comme un authentique criminel.

    2. à Renard

      j’en arrive à penser que leur plan de ponctionner le peuple peut très bien marcher (qui pour les en empêcher ?) et qu’en plus, même si leur système s’écroule, ce sera sur nous autres.

      Je ne vois que le commun, le peuple pour les empêcher, je ne vois que l’information et la fin de l’enfumage pour que cela soit possible.
      Ne pas faire le lit de la peur commence par soi-même, les tunisiens qui ont renversé un dictateur ont bien dit qu’ils n’avaient juste plus peur. Il faut cesser d’accepter des conditions de vie dégradante, refuser de faire un travail contraire à ses valeurs, c’est en général la peur qui contraint les gens.
      Il faudra aussi avoir de l’imagination. Les bonnes idées seront la clef de la réussite. Les discussions quotidiennes pour convaincre les gens leur présenter les idées différemment, démonter les fausses idées etc… faire de la pédagogie comme Paul Jorion en quelques sortes, je crois que ce blog s’y attèle, mais qu’il ne faut pas hésiter à en parler au café du coin aussi.

      1. @ Kaiel

        Moi aussi je ne vois que le peuple pour les en empêcher, sauf que je ne le vois pas.
        Quoiqu’il en soit, merci pour vos conseils.

    3. « Etre gouverné par l’argent organisé est aussi dangereux que par le crime organisé », Théodore Roosevelt

      Et oui c’est la même chose et ce n’est pas rien de le dire.

  6. pour mieux exciper de son hypothétique rôle de sauveur

    Un agité qui excipe…ça nous excite et nous excède !

  7. Elio Di Rupo, le nouveau premier ministre belge, a énigmatiquement déclaré que “nous devrons transformer les difficultés en nouvelles opportunités. Il est fondamental de poser les fondations pour des lendemains meilleurs”.

    Je ne sais pas pourquoi, c’est cette phrase là qui m’inquiète le plus.
    Je ne sais pas pourquoi, je vois un monde orwellien
    Je ne sais pas pourquoi, je n’y vois rien d’énigmatique
    Je ne sais pas pourquoi, je vois pour qui sera le monde meilleur
    Il n’y a pas de complot, mais, comme toujours, des opportunités à saisir.

    1. Les mêmes artifices ont toujours été mis en oeuvre
      par les imposteurs qui ont voulu tromper le genre humain;
      Ils se sont toujours retranchés contre l’examen;
      Ils lui ont toujours opposé des mystères, des incertitudes
      et des terreurs.

      D’Holbach – L’esprit du clergé.

  8. Bonne année à tous.
    Une petite info sur l’Espagne rapportée ce matin par J Sapir aux matins de France Culture, le déficit, quand on prend en compte celui des régions et des collectivités, est de 14 %. Quant au nain, une seule solution pour qu’il arrête de nuire: le virer en avril dès le premier tour.

      1. Quelle est cette maladie qui demanderait d’avoir « un géant » après « un nain » ?

        Cette personnalisation de la question est justement la base de la crise politique actuelle.

        Nous voulons une république de citoyens égaux, fraternels et libres. (Je mets égaux en premier car actuellement c’est ce qui manque le plus, l’égalité).

        « Le candidat » est donc le rassemblement de ceux qui veulent réaliser cet objectif.

        Il n’intéresse pas ceux qui sont pour le sauveur idéal ou bien pour le « je me suis fait tout seul » (bon vent !) ou ceux qui n’imaginent pas « être bien avec les autres, quels qu’ils soient » mais contre certains qui n’ont pas la bonne couleur, la bonne origine ou la bonne philosophie… (entre autres, on pourrait ajouter le bon genre !)

      1. @ JeanNimes
         » Cette personnalisation de la question est justement la base de la crise politique actuelle  »
        Mais non les  » géants  » ne comptent pas ! Et Roosevelt ? Et De Gaulle ?
        Je m’amuse , bien sûr , à propos des nains et des géants … Il n’empêche , je ne vois guère de carrure chez le nain à talonnettes , à la botte de la finance , son monde ; exhibitionniste voire obscène . Tout sauf le bien public .
        Et oui , des hommes , par leur personnalité , à eux seuls , peuvent tracer une voie .
         » Nous voulons une république de citoyens égaux, fraternels et libres.  »
        Qui ne le voudrait , ton joli rêve ?
        Va donc voter puisque ça semble te convenir . En avant comme avant !

      2. Un pseudo comme taratata signifie qu’on ne croit rien ni personne… sans dieu ni maître !
        C’est le slogan des anarchistes qui effectivement ne votent jamais. Bien trop intelligents, eux, pour ça.

    1. tout dépend si le peuple modeste sait se battre, sinon lacrymos, matraques et médias, emballé c’est pesé.

  9. « Mais la poursuite de la libéralisation constitue leur seul horizon, et le renforcement de la compétitivité leur unique porte de sortie. »

    « Libéralisation » et « compétitivité » sont en effet les deux mamelles de l’Europe. Mais leur lait est empoisonné.

  10. Bonne année Mr LECLERC
    Une lecture trop rapide du début de votre article m’a fait dérapé sur le nom du ministre Espagnol de l’économie j’avais cru lire Luis Guignol vous me direz ça lui ira certainement très bien dans quelques mois.

  11. Je dois dire que cette chronique de François Leclerc ne manque pas d’ironie…
    Difficile de décerner une palme de la vacuité, elle risquerait de ne pas se voir sur un auguste front.
    Je la sens pas très bien, cette année 2012…

  12. Bonne année Monsieur Leclerc!

    « Artisans de leur propre défaite »……….. Gros soupir………… Gros point d’ interrogation………..

  13. bonne année M.LECLERC et merci pour vos articles mais que de jours sombres a venir lorsque l’on regarde un sarkosy qui assimile le RSA à de la mendicité et qui a le culot de faire une visite aux restau du coeur . honte à cet ignoble individu se présentant dans sa campagne electorale comme le président du pouvoir d’achat et merci encore pour votre dévouement.

  14. Bonne année à tous, l’année 2012 ne sera pas la fin de l’Europe ni du monde (ou, qui sait, peut-être?), mais ce sera certainement la fin de l’euro!

    1. Ce qui fut étonnant, c’est l’immense discrétion autour du dixième anniversaire de l’Euro : pas de fêtes ni de célébrations comme seule l’UE sait en organiser. En revanche, en Belgique, le journal Le Soir avait, pour l’occasion, indiqué tous les montants figurant dans ses pages en… francs belges. Impertinent, je trouve, quand on connait l’état du malade.

  15. Meilleurs vœux de santé et bien sûr de prospérité, à Paul, à François, à Julien et aux soutiers techniciens qui donnent vie au blog, le visage noirci par les pelletés de charbon produit par Paul et François, enfournées sans relâche dans la chaudière citoyenne et intellectuelle qu’est ce formidable blog.
    Merci à tous, bonne année aussi aux piliers du blog, les grandes gueules toujours accoudées au zinc ou les discrets dans leur coin, assis à leur table attitrée…

  16. Bonne et heureuse année à tous!
    La question que beaucoup de gens se posent c’est quoi faire .La plupart d’entre nous accceptons notre condition d’esclavage et avons peur de perdre notre dernier telephone portable multi usages,notre abonnement internet, de ne plus pouvoir acheter les jouets chinois pour nos enfants etc…Cela fait maintenant plusieurs décennies que je vois passer des générations de stagiaires (je travailledans la formation professionnelle).Il ya trente ans,on me disait:si je trouve du travail,j’achète une maison ou une voiture ou une epouse.Les désirs étaient odacieux.Aujourdhui que me dit-on?Si je trouve du travail ou pas c’est à peu près pareil,j’ai mon iphone,je tweete un max ,que demander de plus?
    Comme on le voit,les aspirations ne sont plus les mêmes.
    Comme le soviétisme est mort à l’est mais est à nouveau bien vivant à l’ouest,je propose de faire ce que les soviétiques faisaient jadis à l’heure du journal télévisé :ils déscendaient massivement dans la rue !Cela ne demande pas un courage exceptionnel et vu que l’hiver est tendre,on peut commencer tout de suite.Et puis je suis sûr qu’on appréciera de ne plus voir Mr Cohen et son sourire ravi nous expliquer que l’euro nous a rendu heureux mais que nous ne le savons pas ou Mr Pujadas dire ce qe ces maîtres lui ont dit de nous dire…

    1. @ juju
       » La question que beaucoup de gens se posent c’est quoi faire… »
      Bonne question .
      Savoir attendre aussi et être prêt .

    2. si je trouve du travail,j’achète une maison ou une voiture ou une epouse.Les désirs étaient odacieux

      acheter une épouse, je conçois l’audace, pour le reste………………

    3. « Comme le soviétisme est mort à l’est mais est à nouveau bien vivant à l’ouest » : ah bon ?…ben vive la coree du nord !

    4. Il ya trente ans,on me disait:si je trouve du travail,j’achète une maison ou une voiture ou une epouse.Les désirs étaient odacieux

      Pauvre épouse…

  17. « Il leur faudrait trouver autre chose que des mots »
    C’est bien vrai, mais c’est tout ce qui leur reste. La « politique » actuelle, que ce soit à Bruxelles ou à Berlin, consiste à poursuivre la permanente fuite en avant, à raconter des histoires rassurantes au public (qui, malheureusement pour la classe politique, est de moins en moins dupe), à tranquiliser les investisseurs.
    Il faudrait 25 ans et à condition de suivre un plan d’austérité drastique pour sortir du marasme actuel, et encore, c’est une hypothèse de travail. Imaginez, un quart de siècle avec de moins en moins de croissance, un système social mis à plat……….

  18. La décision de faire la guerre à l’Iran est déjà prise car :
    Comme pour l’Irak un prétexte est évoqué.
    Lequel soupçon pourrait être facilement levé.
    Mais on ne veux surtout pas lever la vérité.
    Les marchands de mort en ont besoin.
    L’économie en à besoin pour cacher sa faillite.
    Les US ont besoin de son pétrole.
    La France à crée une base en face.
    Les Saoudiens ont acheté les avions.
    Les Israéliens tremblent.
    Les soldats sont rentrés.
    Le rapport de l’AIEA à été brandi au moment opportun.
    Tout est prêt matériellement , seul manque encore le temps pour formater les esprits des populations , mais au nombre de publicités dans les médias mondiaux , ce temps viendra rapidement.

    1. Les soldats sont rentrés.

      Cet élément est très important, les troupes américaines en Iran étaient en effet sous la menace de représailles Iranienne en cas d’attaque. Par ailleurs le départ des troupes américaines relance la guerre civile en Irak, et il est facile d’accuser l’Iran de jeter de l’huile sur le feu, même si c’est en partie vrai.
      Reste le blocage du détroit d’ Ormuz, mais je pense que les apprentis sorciers de Washington et de l’Otan sont prêts à courir le risque.
      Et puis effectivement une nouvelle guerre servira à resserrer les rangs grâce à une nouvelle flambée de patriotisme aux US et ailleurs chez les alliés. En ces temps de désagrégation économique et sociale ce n’est pas à négliger.
      La question est: « Vont-ils utiliser des mini-nukes pour détruire les installations iraniennes ? », personnellement je les crois assez fous et cyniques pour le faire.
      En tout cas s’endetter pour tuer des gens ne sera pas dénoncé comme insupportable, contrairement à ce qui se passe quand il s’agit de mieux les soigner en investissant dans des systèmes de santé performants.

    2. Bonsoir Bertrand.

      Non tout n’est pas prêt matériellement autrement ce serait déjà en cours.

    3. Vous me faites peur, mais c’est parfaitement crédible! C’est maintenant quasi-officiel, l’invasion de l’Irak en 2003 sous le prétexte mensonger d’armes de destruction massive, était l’occasion pour les US de mettre la main sur la dernière nappe de pétrole affleurante de la planète…

      1. Désolé pfd, mais les USA ne sont plus exportateur net depuis les années 70, actuellement, ils produisent 1 baril pour 2 importés à la louche, ce qui fait d’eux les premiers importateurs au monde.

    4. sauf un chti bémol, … les chinois et les russes sont pas vraiment trop beaucoup d’accord
      et ça fait réfléchir avant de dire tapis …

    5. J’ai quand même de sérieux doute sur une guerre en Iran surtout à propos des conséquences catastrophiques qu’elle engendrerait. Une guerre contre l’Iran signifierait tout simplement une Troisième guerre mondiale car la Russie, la Chine et leurs alliés soutiendront l’Iran et avec le blocage du détroit d’Ormuz faudra s’attendre à une envolée fulgurante du prix du baril de pétrole… je doute qu’une guerre contre l’Iran soit possible à part si l’homme veut accélérer la chute de civilisation actuelle.

  19. Les Jeux Olympiques de 2012 et le jubilé de diamant de la reine sont t pour les Britanniques une “formidable motivation pour regarder de l’avant »
    Le Jubilé je sais pas mais les JO les Grecs peuvent vous en parler .

    1. Ouaip, on attend l’avis du daron sur le processus en voie d’achèvement en Hongrie…
      J’ai l’impression que la masse critique y est atteinte; l’appel de Cohn Bendit à une condamnation par la Commission , cet après-midi, presque mezzo voce, quelque part entre componction et accablement, m’a pas vraiment rassuré sur la réalité des rapports de force politiques dans l’UE comme en Hongrie, en tous cas tels que vus par DKB ce 2 janvier… C’est vrai que la sanction de l’UE devrait être tombée depuis longtemps. Il a évoqué l’Art 7 quand même, mais du bout des lèvres. Fatigué le Daniel…

  20. Meilleurs voeux, la meilleure frappe possible, du gauche ou du droit, à François Leclerc. En cette année qui débute, on sent que ça va barder.

  21. Le gouffre est l’économie marchande et nous sommes tombés dedans il y a très longtemps déjà.
    Nous chutons depuis. Un pas en avant ou en arrière, les pieds dans le vide ou en l’air, la tête flottant dans la mystification des rôles tous plus inutiles les uns que les autres partout ou l’inauthentique ruine les vies! Aller, faites moi rire encore!
    Nous sommes l’ « objet » d’une prédation. Et si les choses s’accélèrent (démographie et prédation) c’est qu’il y a quelque chose (je ne sais trop quoi) qui nous attend à l’arrivée.
    La question est : Qu’est-ce qu’il nous attend à l’atterrissage?

    Merci à Paul pour l’éclairage. (J’y peux rien, j’aime le Soleil!)

  22. Artisans de leur propre défaite

    ?
    Ne rêvons pas trop…le morceau est entre leurs crocs… »Ils » ne le lâcheront pas facilement…
    Ça leur a pris si longtemps pour en arriver là…

    Regardez, par exemple, la visite aux  » Restos du Coeur »… »Une honte ! « , « Quel culot ! « , allez-vous dire…
    « Que nenni… Voilà de la belle ouvrage ! », dirai-je…Parce que « ça passe », figurez-vous, grâce à la complaisance des principaux médias….

    Et puis, questionnez un peu autour de vous… c’est à chaque fois la même interrogation gênée, (et gênante) : « Qui mettre à la place? »…

    Ça « fout les boules »? Affirmatif !!!

    P.S. (sans jeu de mot): Bonne année 2012 à votre blog et à ceux qui le font, si bien, vivre.

  23. Le livre « La stratégie du choc » vous donne raison.Il est fort possible de continuer un système inique juste pour les erzatz de « La grande bouffe ».
    Pourquoi se priver quand on a le pouvoir ?Si on a le pouvoir,c’est qu’on se contre fout de la population,sinon on ne passe pas sa vie à atteindre le graâl rempli de sang du peuple.
    La vraie question est : quand dans une « démocratie » peut-on installer « l’état d’urgence » et de couvre-feu ? C’est arrivé plusieurs fois ces dernières années alors que la situation ne l’exigeait pas.Alors pourquoi l’avoir fait ? Peut-être pour se faire la main ?Exercice de préparation ?Avant quoi ?

    1. Ugo : Voila du bon puré
      Philippe : DE LA bonne purée, c’est féminin… Andréa tu en veux?
      Andréa : Oh oui j’adore la purée!
      Philippe : Il manque un peu de beurre je trouve.
      Ugo: Mais je l’ai fait exprès!
      Philippe : ah oui?
      Ugo: et oui!
      Philippe : Pourquoi?
      Ugo: C’est de la purée médicale.
      Philippe : Une purée médicale!

  24. Meanwhile, across the channel…

    Certains banquiers de la City s’apprêtent à faire des procès à leurs employeurs si les bonus ne sont pas payés intégralement cette année.

    Pour une fois même chez les lecteurs du Telegraph « we are not amused »… A lire les commentaires de l’article on conclue que lesdits banquiers sont soit encore en transit de retour des vacances de Noel aux Bahamas, soit font profile bas.. J’opte pour la première explication.

    1. Pour le Prix Nobel d’économie {Krugman}, les mesures prises depuis le retour de M. Orban au pouvoir, « aboutissent à rétablir un régime autoritaire sous un mince vernis démocratique, au coeur de l’Europe. Cela donne un avant-goût de ce qui pourrait se produire à plus large échelle si la récession se prolonge ».

      – 8 lettres !
      – Pas mieux !
      – Fascisme !

      1. Ouais, on avait fait plus fissa fissa avec l’Autriche d’Heider… Là ce sera très très tard, trop. Ça marche sur des oeufs tout ce beau monde… c’est faiblard, très faiblard.

      2. Mes meilleurs vœux Julien Alexandre 🙂

        Je pense que M.Orban n’est que la manifestation d’une colère qui monte. Cependant, je pense que les partis politiques marchent de concert et que la démocratie n’existe pas vraiment. Ainsi, Kenneth Joseph Arrow a eu le prix nobel d’économie pour avoir démontré que le tripartisme ne pouvait exister et que pour qu’une démocratie « reste sous contrôle » il fallait avoir 2 partis seulement. ( faisant semblant de s’affronter?)

      3. Letourneau, magnifque démonstration de liquéfaction cérébrale. En appeler au pape de l’école néoclassique de Chicago qui réussit l’exploit de « démontrer » la possibilité d’existence d’un modèle de concurrence pure et parfaite tout en radicalisant le paradoxe de Condorcet pour nous expliquer qu’en aucun cas l’intérêt général ne peut être défini à partir des choix individuels et donc qu’un régime démocratique est invalidé car intrinsèquement impossible contrairement à l’Équilibre Général du Marché pour nous dire que la voie orbanienne, i.e dictatoriale, est absolument cohérente avec l’intérêt général des peuples contre la loi du marché. C’est assez croquignolet.
        C’est, invalidation formelle de la démocratie en moins, la version frontiste de la défense du régime à tout le moins fachoïde orbanien. Vous avez le mérite par rapport au FN d’en appeler ouvertement et sans papelardise à l’inanité de l’idéal démocratique pour justifier l’orbanisme, bravo. C’est plus clair comme ça.

        Hayek expliquait que selon lui un régime dictatorial comme celui de Pinochet pouvait être légitime à terme pour lutter contre le communisme et réinstaurer « sa » démocratie de marché libertarienne. Vous nous expliquez avec Arrow que la démocratie est impossible et contre Arrow qu’un régime dictatorial est souhaitable pour lutter contre les tenants de la concurrence pure et parfaite, seul moyen efficace de défendre l’intérêt général. Hayek parlait de transition dictatoriale vers « sa » démocratie. Vous « transitez » dictatorialement vers quoi vous ? Alternativement avec Arrow et contre Arrow ? Il mène où votre fléchage paradoxal ?

      4. Vigneron je crois que vous avez pas très bien saisi mes propos. De plus, je trouve que vous avez un ton assez insultant.
        1- Je n’attend rien de la politique.
        2- On n’est pas obligé de renier tout les travaux d’un économiste sous prétexte qu’il n’a pas les mêmes idées que vous.
        Saviez vous par exemple que Adam Smith a fait toute son œuvre dans le seul but de réduire la pauvreté? Toute sa vie il a donné la quasi-totalité de son salaire aux pauvres, si bien qu’à sa mort il n’avait presque pas de patrimoine. Je pense qu’il était loin de se douter que la finance exploiterai son œuvre pour, au contraire, générer la pauvreté. Adam Smith avait mis en garde à la fin de son œuvre contre les banques dont il voyait déjà une menace. De plus, si on se replace dans le contexte de l’époque, on comprend que la main invisible ne s’applique qu’à une économie dominée par l’artisanat. Pourtant, selon vous Adam Smith est l’axe du mal car le père du libéralisme?
        3- Je ne crois pas du tout à la concurrence pure et parfaite car nous vivons dans un monde purement oligopolistique que ce soit pour les biens de consommation ou la finance.
        4- Avez vous perçu un semblant de différence lors du va-et-vient droite et gauche dans les pays comme l’Espagne, la Grèce et le Portugal? Moi non !
        5- Pensez vous que les politiques aient encore du pouvoir de nos jours? Quand on entend 2 fois par jour dans tout les discours européens  » il faut rassurer les marchés « , on comprend tout de suite qui est le maitre et qui est l’esclave.

    2. Bruxelles ne proteste pas du tout face à la dictature des marchés… je défends pas monsieur Orban, mais moi j’entends rien de la part de Bruxelles quand des dirigeants qui étaient d’anciens banquiers impose la rigueurs aux peuples ou quand les classes politiques sont choqué quand un ancien ministre demande de faire un référendum…

      C’est bien de surveiller le retour du fascisme mais il ne faut pas oublier qu’une autre idéologie est déjà en train de faire souffrir les peuples et qu’elle est responsable de l’apparition à nouveau du fascisme !

      1. Ah bon on « ne défend pas M Orban », mais kamême les MM Marchés, ils sont bien pas gentils aussi.
        C’est les marchés qui baillonnent la presse en Hongrie ? C’est les marchés qui exigent qu’on enlève le mot République de sa nouvelle « constitution » ? C’est les marchés qui demandent qu’on s’en prenne aux tziganes ? C’est les marchés qui veulent qu’on dénonce « l’étranger », le capitaliste « non magyar » et qu’on cajole le bon capitaliste hongrois ? C’est les marchés qui soumettent la justice hongroise au bon vouloir d’Orban ? C’est les marchés qui imposent un régime dictatorial-facho-mafieux en Hongrie ? C’est les marchés qui placent les hommes d’Orban à la tête des banques et des entreprises hongroises ? C’est les marchés qui imposent une TVA de 27 % en Hongrie ? C’est les marchés qui imposent tous les contribuables à taux unique, une fiat tax de 15 % ? C’est les marchés qui lui imposent de mettre la main sur sa banque centrale et ses 5 milliards de réserves de change, avant de faire tourner la planche à billet ?
        Attends un peu mon coco, tu verras qu’on en causera plus du tout des marchés, ni des néolibéraux qui, eux, sont morts et bien morts. Orban, lui. est bien vivant. Et c’est pour tout de suite le danger. Faut choisir son camp, mon gars, c’est aussi con que ça, et vite.

      2. Mon coco, c’est grâce à qui que Orban est arrivé au pouvoir ? C’est grâce à qui qu’il reste au pouvoir ? Bruxelles bronche à peine alors que ce pays fait partie de l’Union Européenne ! De plus mon coco, je suis le premier à dire qu’il faut virer du pouvoir Orban mais déjà il faudrait s’attaquer à la racine qui permet le retour du fascisme et qui elle même est en train d’étouffer la démocratie, empêcher un référendum du peuple ce n’est pas un baillonage de la démocratie pour toi ? Si tu crois que je défends Orban ta déjà tout faux sur mon compte !

      3. T’as tout faux Linlin. Quand t’auras fini avec tes « Ah oui mais ! », tes coupages de cheveu en 44 et tes chasses au dahut Pataski néolib, il s’ra trop tard mon z’ami. En fait j’vais te dire, t’es déjà en retard d’une guerre, et t’as jamais été en guerre.

      4. Les politiques néo-libérales mises en place depuis les années 80, un peu partout en occident, ont fragilisé les sociétés par un développement général de la précarité, du chômage et des emplois mal rémunérés. L’ endettement privé s’est généralisé pour compenser les pertes de pouvoir d’achat des salariés. Cet endettement privé s’est transformé en endettement public, pour sauver les banques et les riches rentiers à qui on a fait des cadeaux fiscaux.
        Maintenant le système tout entier menace de s’écrouler. Les peuples ont peur, et deviennent la proie facile des démagogues populistes de tout poil. La Hongrie ne fait qu’ouvrir la voie à ce qui risque de se passer malheureusement ailleurs. S’il n’y a pas de toute urgence un sursaut des mouvements de gauche pour proposer des alternatives crédibles aux politiques destructrices du lien social qui ont été appliquées depuis plus de 3 décennies, la responsabilité des sociaux-démocrates dans se qui se passe, pourrait devenir écrasante devant l’histoire, s’ils ne renouent pas le contact avec le peuple qui souffre de ces politiques, et s’il ne leur propose pas d’alternatives crédibles. Mais il faudra le courage de s’en prendre aux intérêts de la finance et du capital, ce qui n’est pas une mince affaire. Nous allons voir dans la campagne présidentielle qui va débuter en France, si la social-démocratie va être -pour une fois- à la hauteur des enjeux historiques de ces temps incertains.

      5. @ Macarel

        Une analyse limpide.
        Merci de redresser par la même occasion un fil qui, une fois de plus, menace de sombrer dans l’ad-hominem de bas étage.

    3. … »Bruxelles », qu’est-ce que c’est Bruxelles ? …une capitale fédérale ? ..qui a vocation à parler (on pourrait aussi bien dire Strasbourg, à ce compte, au moins, là-bas, ça parle et c’est tout ce que ça fait) ?
      …à partir du moment où l’UE a laissé dégénérer les conflits en ex-Yougoslavie, a laissé certains de ses membres légitimer et promouvoir une entreprise génocidaire en Irak, et y participer aux côtés du plus grand Etat-voyou de la planète, son silence actuel sur cette nouvelle dérive fasciste hongroise n’est qu’une confirmation de sa décomposition ou plutôt de son inexistence première dans les domaines essentiels (démocratie, défense des principes et normes du Droit).

      Mais, Alain, à part votre « Bruxelles », j’abonde tout à fait dans votre sens ; ce blog, qui dénonce le cadre néolibéral mais s’englue dans l’analyse fine et technique de ses déboires et autres déconfitures au gré d’une actualité passablement manipulée (à quand remonte le dernier article sur le désastre économico-financier états-unien ?), manque singulièrement d’une même pénétration (courage ?) en ce qui concerne l’analyse politique et géostratégique.

    4. FICTION
      Bruxelles – AFP – 25 Avril 2012 : La Commission vient de déclarer que l’accord passé dans la nuit entre Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy et plus généralement entre le FN et l’UMP ne lui pose pas de problème, tout comme l’éventualité de ministres frontistes au sein du gouvernement français en cas de victoire du Président sortant.

      Bonne année à tous quand même !

      1. Prière de ne pas mettre en avant des scénarios irréalistes (j’ai effacé un mot plus fort, mais bon nous sommes policés).

        Depuis 1984, date d’entrée du FN dans les élections en France, la droite + le FN n’ont jamais obtenu plus de 45 %. Quand le FN augmente c’est la droite qui diminue et réciproquement, nous sommes dans le cas où le FN taille des croupières à la droite…

        Dans la dernière élection nationale où il y a eu droite contre FN, le résultat a été 83 % pour la droite… qu’est-ce qui vous fait dire que quelque chose a changé en France au point de faire basculer ce résultat ?

        Enfin, la seule crainte de la droite (UMP) aujourd’hui c’est effectivement de voir le FN lui prendre la place au 2d tour… ce qui serait la meilleure des choses possibles pour un candidat de gauche ou du centre ! Voilà leur crainte majeure et ils vont tout faire pour tenter de l’empêcher.

      2. ça serait cinq ans de super-guignolade…mais ça aurait le don de clarifier la situation politique française…

      3. Vous croyez qu’en cas d’élection d’un candidat de droite ou social-libéral ce ne sera pas une guignolade…
        La bagarre aura lieu dans toutes les hypothèses, ce n’est donc pas ce qui doit déterminer le choix !

  25. Hi,

    Merkel et Sarkozy font sensation dans une parodie

    « La chancelière allemande en miss Sophie et le président français en majordome de la vieille dame, voilà les personnages d’un sketch en noir et blanc qui fait beaucoup rire les Allemands ces derniers jours. La satire, réalisée par un auteur du groupement de l’ARD, comme l’explique Bild.de, a déjà été visionnée 400 000 fois sur YouTube. »

    http://www.courrierinternational.com/breve/2012/01/02/merkel-et-sarkozy-font-sensation-dans-une-parodie

    Merveilleux, pardon, meilleurs voeux aux protagonistes de ce blog.

      1. oublié le lien, hips… « The same procedure as every year, James ! »
        Malgré tout, ce genre comique de répétition risque d’être un peu moins drôle dans pas longtemps..
         » – Encore un peu de capitalisme, mes chers amis ?
        – The same procedure as every year, James… »

  26. Sur le site du mainichi

    Cover-up of estimated costs to dispose of radioactive waste raises serious questions

    J’attire votre attention sur cet extrait :

    « The matter is serious all the more because Masaya Yasui, who was director of the agency’s Nuclear Power Policy Planning Division when he instructed his subordinate in April 2004 to conceal the data, currently serves as counselor in charge of reform of nuclear power safety regulations. In other words, the official who ordered the cover-up of the data is now responsible for working out safety measures at nuclear plants following the accident at the tsunami-hit Fukushima No. 1 Nuclear Power Plant. »

    http://mdn.mainichi.jp/perspectives/news/20120102p2a00m0na001000c.html

    Curieux n’est-il pas ? Cette façon de faire appel aux pyromanes pour maîtriser l’incendie … Cela ne vous rappelle rien ?

    1. …oui, c’est un même continuum : une classe oligarchique monopolistique (7 grands monopoles régionaux de production/distribution d’énergie au Japon, qui s’entendent et achètent les politiciens) qui laisse se produire les désastres quand elle ne les organise pas, puis en profite pour accentuer son emprise (shock doctrine) sans être, jusque là, remise en cause ni même sérieusement questionnée.

  27. Entièrement d’accord avec vous. L’oppression « légale » instaurée par Buxelles depuis des décennies ne semble pas gêner grand monde sur ce forum. Je suis e ncore outrée par les dictats ur la taille obligatoire des fruits et légumes… Standardisation … Ça c’est dictatorial au plus haut point quand cela touche au vivant.

  28. bonne année a toutes et tous
    je ne sais pas pourquoi mais ce matin je vous trouve trop pessimiste
    le pire n’est jamais sur
    le gouffre, …le gouffre, oui mais il est toujours devant selon vous ! , et s’il etait deja derriere nous?
    la guerre? pour quoi faire, les peuples se liberent eux meme, avec une petite aide parfois.
    non , non 2012 ne sera pas l’exutoire de vos fantasmes.
    allez , bonne année.

    1. vous vous êtes expatrié en Angleterre peut-être ?

      Le premier ministre britannique n’a pas été en reste… s’engageant “à faire davantage pour faisant déjà valoir que les Jeux Olympiques de 2012 et le jubilé de diamant de la reine étaient pour les Britanniques une “formidable motivation pour regarder de l’avant”.

      évidemment çà rend confiant

      1. les JO ont plombé les comptes de la Grèce en 2004, ce qui ne rend pas vraiment confiant pour ceux de Londres.

      2. Surtout avec un scrutin de participation entaché de corruption, des médailles aux champions du dopage, etc… Ca ne m’intéresse pas…
        J’ai de la sympathie pour les sportifs qui recherchent sincèrement le dépassement de soi, un couronnement de leur carrière ou la fraternité entre sportifs.
        Beaucoup moins pour le nauséeux support publicitaire, la machine à décérébrer et la course nationaliste aux médailles que tout cela représente. La gerbe.. Euârk…
        Et les jeux ne suffiront plus quand le pain viendra à manquer à la majorité.

  29. C’est le problème des pays fédéraux quand ils veulent se lancer dans la politique folle de l’austérité : Le pouvoir est tellement morcelé entre le pouvoir central et les régions d’une part et entre les régions elles-même d’autre part qu’ils ne peuvent mener à bien une telle politique.

    Y aura toujours des régions qui ne réussiront pas à tenir les objectifs…dès lors, il peut y avoir un mouvement centripète (de centralisation des pouvoirs), si l’Espagne se trouve un homme d’État ou alors un mouvement centrifuge qui peut mener à l’indépendance de certaines régions.

  30. Bonne .nnée Monsieur LECLERC
    Désolé j’ai perdu mon A.
    voici un enregistrement audio de L’ancien ministre du gouvernement de Pierre Messmer (1973) s’est en outre interrogé sur cette promotion au grade de chevalier de l’Ordre national de la Légion d’honneur « à quelques mois des élections ». « Je la rejette car je n’ai plus confiance dans ceux qui nous dirigent actuellement », a dit celui qui fut aussi député et président du Conseil général de l’Ardèche.
    http://www.rtl.fr/actualites/people/article/l-ex-ministre-henri-torre-refuse-la-legion-d-honneur-7741705975

  31. Affaire SeaFrance : la ministre de l’Ecologie et desTransports Nathalie Kosciusko-Morizet qui estime à 50 000 à 60 000 euros par salarié le montant de ces indemnités exceptionnelles versées par la SNCF . Le projet de coopérative ouvrière est la seule offre en lice pour reprendre SeaFrance qui emploie 880 personnes à Calais
    Les derniers résultat de SeaFrance
    année 2010 ca 152m€
    Résultat 2010 -36m€
    année 2009 ca 176m€
    Résultat 2010 -57m€
    Entreprise gérée par l’état via la SNCF ,donc l’état va remettre environ 48m€ ,mais l’état c’est moi oupsss

    1. Mon billet que cette boite ne refera pas surface, sous aucune forme. Le projet est là pour atteindre les présidentielles en maintenant l’illusion, c’est tout. (soins palliatifs)

      Le versement des 48 mE sera conditionné à je ne sais quel truc impossible, dont on mettra le temps nécessaire à s’apercevoir que non, finalement, ça ne passe pas.

      Donc, cher Ardèchois, sois rassuré, à mon avis ça nous coutera plus grand chose.

    2. Le calcul est vite fait : soit je paie de suite 60000 *880 , soit je roule la dette en roulant les 880 dans la scoop.
      Cà s’appelle mener en bateau .
      Sur que je ne vais pas donner cash 60000*880

      1. Pour moi cela me rappelle la Camif début 2009 le premier gros dépôt de bilan
        Date de l’exercice 31/12/2007
        sur 12 mois
        Chiffre d’affaires 82 414 K€
        Résultat net -64 614 K€
        J’espère seulement que les salariés de SeaFrance seront bien conseillés dans leurs choix , faire une scoop peut-être une chose très intéressante mais y laisser ses indemnités de licenciement ?
        Une réussite vers chez moi CERALEP Sa coop 6éme année de bilan positif .Pme de +50 salariés

  32. Monétiser la dette c’est se foutre de la gueule de tout le monde.
    http://www.boursorama.com/actualites/la-bundesbank-luttera-pour-empecher-la-bce-de-financer-les-etats-5629c323e273eb2f5365fdbe5c010148

    Faire une tva augmentée dite sociale c’est aussi ouvrir la porte à toutes les augmentations de tva.
    Il faut virer d’urgence les prosarko et faire payer ceux qui en ont les moyens , pas toute la population.
    Quant à seafrance , les employés feraient mieux de foutre le camp avec leur magot sinon ils ne retrouveront jamais rien.
    Mais au fait les mettre dans une scop c’est aussi ne pas les payer cash seulement avec des promesses et des signatures banquaires donc un bon moyen de les escroquer.
    refusez les gars , prenez vos 60000 € et tirez vous.

  33. Avis de recherche.

    Hier, je suis tombé par hasard sur un article sur le web qui commentait une étude de GS ou Morgan Stanley (je ne sais plus) qui présentait la dette privée + public des pays du G20 et qui montrait que dans cette optique, la dette du Royaume dépassait les 1000% du PIB.

    Je suis hélas incapable de remettre la main dessus. Quelqu’un aurait une idée ? Merci d’avance.

    1. C’est bon, je l’ai retrouvé. C’est sur ATLANTICO ==> ICI

      Là, on a une image proche de la réalité à mon avis.
      Cela fait des mois qu’on le serine ici mais ça fait du bien de le voir et de le lire.

      Ce qui est très étonnant, c’est le manque de reflet de cette situation dans la bourse ou dans les spreads. Quelqu’un peut expliquer ce phénomène ?

  34. Alors que l’eau monte et menace de le noyer, que diriez-vous de celui qui proposerait de fermer un robinet pour en ouvrir un autre, sous le prétexte que le débit serait moins élevé et l’eau plus propre ?

    C’est pourtant bien ce que semble proposer Rocard avec l’approbation générale :
    L’Europe est prise dans la spirale des dettes. Or, lorsqu’il y a débiteur, il y a créancier. L’accumulation des dettes, c’est l’autre face de l’accumulation des capitaux. Il y a donc une masse toujours croissante de capitaux accumulés qui ne se valorisent pas dans la production mais la noie sous le flot des dettes. Ce flot grossit aux dépends de ceux qui produisent les richesses, de ceux qui travaillent.

    Il n’existe pas d’autres biens à partager que ceux qui sont là disponibles sur le marché. On ne consomme pas les biens futurs mais seulement ceux existants au présent et physiquement. Les capitaux accumulés et leurs profits ne produisent aucun de ces biens. Ils n’ont donc d’autre fonction finale que de permettre à une petite minorité de ponctionner une part toujours croissante des biens produits (d’où la croissance des industries du luxe et son pendant celle de la misère et de la faim).

    Si on veut sortir de la spirale de la mort, il ne faut donc pas continuer à laisser grossir cette masse en créant toujours plus de signes monétaires qui vont permettre à ce gigantesque siphonage de continuer et de s’élargir. Il ne faut donc pas ouvrir les vannes de la BCE. Il faudrait plutôt les fermer. Il faut renoncer à rembourser les créances dont le produit ne pourra pas être réinvesti productivement. Il faut fermer les bourses et n’autoriser d’autres transactions que celles dont l’utilité économique aura été reconnue.

    Bref, il faut arrêter de discuter de la meilleure façon d’être noyés. Il faut juste vider le bassin.

  35. Une de mes grandes questions pour 2012 c’est « faut-il voter Hollande plutot que Melenchon, quitte à se rattraper sur les legislatives? »

    1. Comme disaient nos anciens : « vote le plus rouge que tu pourras, çà aura toujours le temps de pâlir » !

      1. En espérant juste qu’au contraire, ça ne noircisse pas ….
        Mais sinon, l’idée est tentante.

    2. Sans importance.
      Les politiciens entendent rester dans le cadre qui les a toujours nourris.
      L’indignation et la révolte, malgré eux, finira par éclater.
      Faut s’y atteler, rassembler, résister, vers le tous ensemble.
      Ca va péter, comme dit Paul.

      1. +1

        Ah ! Bon ? Paul il a dit ça ?
        Bienvenu !

        C’est vrai que ça chauffe pas mal en Asie aussi. Le prochain printemps, il est pour qui ?

        Bonne santé à toutes et tous !

        Papillon

      1. Nan ! Hollande, Mélanchon et Joly au premier. Juste après leur réunion publique « choc » où ils nous diront, entre autre, que les erreurs du passé, c’est fini !

        Papillon

    3. Voter Jacques généreux !
      http://jacquesgenereux.fr/

      « Regards.fr : Comment feriez-vous concrètement pour remettre le pouvoir aux citoyens et renverser cette oligarchie de banquiers et de financiers ?

      Jacques Généreux : Dès l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle majorité de gauche résolue à rompre avec ce système, il faudra reprendre le contrôle de la finance. Il faut réinstaurer le contrôle des mouvements de capitaux à nos frontières et interdire les produits financiers purement spéculatifs. Les capitaux peuvent circuler librement s’ils ont une utilité économique et sociale. Les transactions financières autorisées doivent être fortement taxées. Ensuite, il faut renationaliser le financement de nos biens publics. Lorsqu’un État emprunte pour financer les biens publics, il doit avoir recours à son marché national ou au marché européen pour un pays de la zone euro. Il faut également rétablir un portefeuille minimal obligatoire de titres publics dans les comptes des grandes institutions financières, voire des grandes entreprises. Il s’agit de garantir le placement de la dette publique auprès d’institutions et de sécuriser les bilans des institutions et des grandes entreprises. Dans le même temps, le pouvoir est redonné à la Banque centrale pour concourir efficacement au financement des titres publics. Il s’agit de créer de la monnaie en contrepartie de cette dette publique et ce, dans des limites fixées par la loi.

      1. Interview Jacques généreux (suite) :

        « Regards.fr : Faut-il maintenant sortir de l’euro ?
        Jacques Généreux : Tout ce que je raconte ne semble pas possible dans le cadre européen et bon nombre de personnes sérieuses prônent une sortie de l’euro. Il y a d’autres voies que le nationaliste, souvent néo-faciste, ou l’abdication devant le néolibéralisme. Nous souhaitons rester dans le cadre européen au sein duquel il y a eu des apports importants en terme d’environnement, de sécurité, de développement économique, de progrès social, de biens publics. Nous sommes internationalistes et donc pour le renforcement de la coopération des peuples. Il y a une voie pour faire changer les choses dans l’Union européenne : la subversion en interne. On reste dedans et on désobéit de manière fort aimable et diplomatique : nous prévenons les autres gouvernements que conformément au mandat du peuple français, nous n’allons pas respecter un certain nombre de traités et de directives européennes. Est-ce qu’on risque des mesures de rétorsion ? Non, il existe de nombreuses conditions pour entrer dans l’Union européenne, mais aucune pour en être exclu. Si un seul pays décide de reprendre en partie le contrôle de sa banque centrale, s’il interdit certains produits financiers et s’il reprend le contrôle partiel des mouvements de capitaux, bref, s’il se met à l’abri de la spéculation, ça change tout pour la France et pour l’Europe. Les pays voisins verront que sans sortir de l’euro, sans faire de drame, on peut faire autrement pour régler la crise. Les Grecs, les Portugais, les Irlandais n’accepteront plus l’austérité et ils chasseront les gouvernements actuels. À partir de ce moment-là, c’est une révolution par le vote qui débouchera sur une vraie renégociation des traités européens et des directives.

      2. une révolution par le vote qui débouchera sur une vraie renégociation des traités européens et des directives.

        Jacques Généreux a de bonnes intentions,
        mais il ne décrit pas là une « révolution par le vote »,
        ce qui n’a jamais eu lieu nulle part,
        mais un aménagement du capitalisme,
        qui ne mettra nullement en cause la dictature du capital.

        Bref, encore un tour d’alternance au gouvernement,
        avant de se faire chasser par incapacité à affronter le capital,
        mais cette fois-ci, dans la crise historique du capitalisme,
        en ouvrant grand les portes au fascisme.

        La révolte et l’expropriation du capital,
        malgré tous les politiciens à son service,
        peut encore nous sauver du désastre.

      3. Bonjour
        J’ai lu le livre de J Généreux  »Nous on peut » Ce livre est accessible aux personnes comme moi qui n’ont pas fait beaucoup d’études.

      4. L’ennemi premier de Charles A n’est pas la droite d’abord, c’est le Front de gauche et tous ceux qui le défendent. Il est clair qu’aucune proposition venant de ce point de vue n’aura grâce à ses yeux.

        Quand le Front de gauche propose un rassemblement pour desserrer l’étau du capitalisme financier, Charles A entend que le Front de gauche veut protéger le capitalisme… il est évident que ce n’est pas possible de discuter très longtemps.

      5. @ Jean Nimes

        Pourquoi avez vous besoin de diffamer, et d’attaques personnelles,
        en affirmant que je préfère la droite ?
        Si vous connaissiez mes engagements, aux 4 coins de la planète…

        Je ne me permettrais jamais de vous juger.
        Et finalement je comprends votre colère.
        Il est impossible de démontrer que le FdG
        propose autre chose que l’aménagement du cadre capitaliste.

        Je ne me permettrais pas pour autant de vous insulter comme de droite.
        La masse du peuple progressiste, mon peuple,
        espère come vous refaire le cadre, sans en sortir.

        C’est normal, et croyez moi, je suis de votre côté pour toute réforme positive,
        mais tout en préparant les outils pour sortir du cadre,
        quand celui-là s’écroulera.

        C’est d’ailleurs le grand mérite de ce blog:
        rassembler et permettre d’échanger à ceux qui croient
        que le capilisme peut encore être réformé,
        et ceux qui sont convaincus que le moment est arrivé de sortir du cadre,
        que notre responsabilité, c’est d’inventer la démocratie réelle.

        Jamais, dans l’histoire du capitalisme, nous n’en avons été aussi proche.
        Mais le fascisme veille, qui comme en Hongrie,
        se nourrit des compromissions des socialistes de la gauche caviar.

      6. @ Jean(veux)Nimes

        Le Front de gauche veut juste « étrangler » ce système, sans sortir du cadre de ce dernier.

      7. Charle A + Papillon

        C’est exactement ce que je disais : quand on ne veut pas entendre, comment discuter ?

        Le FdG a un programme pour changer de cadre : il assure que si l’on ne change pas de cadre, il ne sera pas possible de sortir de la crise.

        Alors ? Je n’insulte, ni n’injurie, je constate que vous préférez désespérer « la masse » (et donc laisser les choses comme elles sont, au grand plaisir de la droite) plutôt que de soutenir son effort de rassemblement pour changer de cadre.

        C’est exactement la position du NPA actuellement, on voit ce qu’il en est de sa pertinence pour changer de cadre.

      8. Citation de JeanNîmes:

        « Le FdG a un programme pour changer de cadre : il assure que si l’on ne change pas de cadre, il ne sera pas possible de sortir de la crise. »

        Charles ! Charles ! On est sauvé ! Le FdG a un programme pour changer de cadre ! Vite, il faut répandre la nouvelle partout ! Votez pour le Front de Gauche !

        Au fait, JeanNîmes ! Si cela foire avec le Front de Gauche, et donc avec le PS et EELV, tu fais quoi ?

        1) Tu attends 5 ans et tu revotes pour les mêmes en espérant un miracle ?
        2) Tu t’engages dans l’armée ?
        3) Tu déménages direction l’Amazonie ?
        4) Tu te mets au tricot dans ta cave ?
        5) Tu participes à la résistance ?

        Papillon

      9. Eh bien Papillon, c’est un plaisir…

        Il faudra me dire qui, quand et où un représentant du FdG a annoncé qu’il y aurait une alliance de premier tour avec EELV et le PS. Dans l’état où sont leurs programmes qui s’éloignent de plus en plus du changement de cadre, il n’est question pour le moment que d’ouvrir le débat à gauche et ils le refusent, comme le NPA d’ailleurs.

        Pour moi, il n’est pas question d’entrer en résistance après les élections : quel que soit le résultat de la présidentielle et des législatives, il faut se battre dès maintenant et il faudra se battre après car ils ne nous feront pas de cadeau que la droite soit ou non au pouvoir.. En serez-vous ? Ou attendrez-vous encore, quoi au juste ?

  36. bonsoir, merci pour l’article

    meilleurs voeux à PJ, FL et tous les contributeurs et aussi les « commentateurs »

    d’ailleurs, j’aime beaucoup lire les commentaires de ce blog, j’apprends plein de choses, je visite des liens etc … mais il y a un intervenant dont je trouve les écrits vraiment « limite » et je ne lui souhaiterai rien pour 2012, c’est monsieur le meilleur, la science infuse (au gros rouge)

  37. Depuis Tokyo.
    J’ai entendu Olivier Delamarche analyser à la louche du point de vue strict du gestionnaire de porte-feuille que le Japon « c’est fini ». Certes, l’état des finances de ce pays est calamiteux car l’Etat a prévu d’emprunter plus de 40 trillions de yens dont la moitié servira a payer les intérêts de la dette (budget 2012-2013) ce qui paraît être suicidaire si on se limite à cette analyse simpliste des statistiques fournies par le gouvernement. Mais ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît car sur les 21 trillions de yens d’intérêt de la dette courante, une grande majorité est reversée aux fonds de pensions japonais détenteurs de cette même dette, en définitive un moyen (un peu spécieux, faut-il le reconnaître) de financer les retraites.
    Ce que le gouvernement japonais refuse de faire est une refonte du système fiscal. La TVA est à un taux unique de 5 % et les impôts sur le revenu à un taux unique de 10 %. Aucun gouvernement n’a réussi à ouvrir cette boite de Pandore qu’est le système fiscal japonais.
    Maintenant, sur les aspects positifs du Japon, les réserves de devises sont immenses, le Japon détient de la dette étrangère pratiquement du même montant que la dette nationale (elle-même détenue en presque totalité par des résidents). Je ne vois donc pas pourquoi le Japon serait condamné à une mort certaine comme le clament certains Européens.
    Je rappelle tout de même que le taux de chômage au Japon est d’environ 3 %, que ce pays est leader mondial dans de nombreux domaines de haute technologie (voir la crise automobile mondiale après le tsunami du 11 mars dernier) et que son principal partenaire commercial est la Chine. D’ailleurs, ce qui a fait la une des journaux télévisés la semaine dernière est l’accord conclu entre la Chine et le Japon pour l’utilisation du yuan et du yen pour les échanges commerciaux entre les deux pays.
    Le peu de croissance interne du Japon est aussi à considérer d’un autre point de vue car, après tout, la croissance coûte que coûte est-elle soutenable à long terme sous prétexte d’éponger les déficits et rembourser la dette ? La stagnation japonaise est peut-être une solution …

    1. Henry 38,

      ais ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît car sur les 21 trillions de yens d’intérêt de la dette courante, une grande majorité est reversée aux fonds de pensions japonais détenteurs de cette même dette, en définitive un moyen (un peu spécieux, faut-il le reconnaître) de financer les retraites.

      Sauf que les fonds de pension nippons, publics ou privés, ne détiennent que de 16 % de la dette publique japonaise, 40 % pour les banques (dont surtout la Poste) et 19 % pour les assurances (sources : Forbes / Fondapol)…

  38. Mercredi 4 janvier 2012 :

    Nouveau record absolu des dépôts des banques à la BCE.

    Les banques de la zone euro ont déposé 453,18 milliards d’euros auprès de la Banque centrale européenne (BCE) entre mardi et mercredi, soit un nouveau record absolu, a annoncé mercredi l’institution monétaire européenne.

    Ces dépôts au jour le jour ont battu des records ces dernières semaines, ce qui témoigne de profonds dysfonctionnements du marché du prêt interbancaire, malgré les efforts de la BCE pour abreuver les banques en liquidités.

    http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___Nouveau_record_absolu_des_depots_des_banques_a_la_BCE040120120901.asp

    1. Les banques ont besoin de lever 230 milliards rien qu’au premier trimestre, 600 milliards sur l’année. La BCE a avancé 239 milliards (net des 489 milliards d’émission puisque 250 milliards venaient simplement remplacer des prêts des banques nationales de l’eurosystème). Que la moitié ou plus de ces 239 milliards soit encore en dépôt sous-rémunéré à la BCE n’a rien de surprenant étant donné l’état du marché interbancaire. On peut juste supposer que la centaine de milliards manquante représente autant d’obligations souveraines non bradées par les banques pour faire face à leurs premières échéances de l’année. À suivre en février…

      1. il paraît que Soros rachète des paquets d’obligations souveraines ; il refait le coup des « junks » !?

  39. Monsieur Leclerc,

    Vous êtes à votre niveau habituel : passionnant pour raconter une histoire horrible.

    Je retiens de votre texte que nos gouvernants s’accrochent à leur vision du monde mais commencent à paniquer.
    Ils sont passés par la posture de ce nazi qui en avril 45 disait quelque chose comme « Nous avons des ennuis. C’est parce que nous n’avons pas été assez nazis par le passé ». Ils sont aussi dans la posture d’un responsable d’URSS en août 1989 qui disait quelque chose du même acabit « Nous avons des ennuis. C’est parce que nous n’avons pas été assez communistes ». Mario Monti a eu une déclaration de ce genre avec un truc signifiant en gros « Les réformes structurelles vont libérer la croissance ». Le 8 mai 45, l’Allemagne nazie capitulait sans conditions. L’URSS s’est effondrée (j’ai oublié exactement quand) entre août et décembre 1989.
    Maintenant, ils sont dans la posture espagnole « on n’y arrive pas », la posture grecque « il faudra faire des efforts supplémentaires car on n’y est pas arrivé », la posture italienne « il y aura encore des secousses ».
    Je résume ces déclarations par « panique à bord ».

    La posture anglaise est assez remarquable. Ils comptent sur les jeux olympiques (les Grecs n’auraient pas réussi à les payer) et le jubilé de diamant de la reine (ça va coûter un maximum) pour regarder vers l’avant. L’horizon est à court terme. L’espoir vient de dépenses supplémentaires parfaitement somptuaires. Ces deux événements ne concerneront directement qu’un petit groupe de personnes dans ce pays. Je vois plus de désespoir dans cette attitude que des promesses de lendemains qui chantent.

    Si je comprends bien, le problème tel qu’il est perçu par ces gens, est que les marchés ne veulent pas baisser les taux d’intérêts sur les emprunts des états. Ces derniers espèrent (?) que s’ils sont assez rigoureux avec eux-mêmes, les marchés leur feront un cadeau. Cela m’explique le sens des fameuses réformes structurelles. Il y a là un sacrifice expiatoire pour plaire au dieu marché. À tout prendre, je choisis de croire au Père Noël.

    J’interprète cette situation comme une incapacité de ces gens à sortir de leur cadre de pensée. Ils en sont à la panique sur le continent et au désespoir en Grande-Bretagne. Ce désespoir est un compliment à l’intelligence de Cameron. La panique est un compliment à la foi intacte de Monti. Le ministre espagnol cité me semble ahuri par la situation. Le premier ministre grec est dans la résignation. La dépression le guette. Ces gens vivent les étapes traversées par un chômeur quand il perd son travail et n’arrive pas à en trouver un autre.

    C’est presque amusant.

  40. Bonjour à tous,
    Un ami me demande instamment une bonne source sur l’INFLATION.
    Mais pas un lien de 80 pages pour commencer. Ecrit ou vidéo.
    Quelqu’un peut me donner quelque chose ?
    Merci.

  41. Record battu ! Les banques européennes placent 453 milliards d’euros de liquidités auprès de la BCE !

    Les banques ont en effet les poches pleines de liquidités depuis que la BCE a procédé à une opération inédite de refinancement en accordant 489 milliards d’euros de prêts à trois ans à 1%, le 21 décembre. Avec cette manne, elles peuvent rembourser leur propres échéances ou souscrire aux emprunts d’Etat, comme elles l’ont fait par exemple pour les bons du Trésor italiens fin décembre.

    Mais pour le surplus, comme elles ne veulent pas prendre le risque de se prêter en elles, les banques préfèrent placer leur argent… auprès de la BCE, qui pourtant ne les rémunère qu’à 0,25%. Elles préfèrent donc être perdantes, mais rester méfiantes vis à vis de leurs consoeurs et concurrentes, ce qui montre que le marché interbancaire n’est toujours pas revenu à son fonctionnement d’avant la crise de 2008.

    La poursuite de la crise de la zone euro combinée aux nouvelles exigences de Bâle III explique en partie cette situation. L’autre explication tient à un changement des pratiques des banques, qui ont modifé la gestion de leurs liquidités depuis la crise précédente provoquée par la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en octobre 2008.

    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20120103trib000675324/record-battu-les-banques-placent-453-milliards-d-euros-de-liquidites-aupres-de-la-bce.html

  42. Mercredi 4 janvier 2012 :

    Italie : Unicredit annonce une décote de 43 % pour son augmentation de capital.

    L’action Unicredit a été réservée à la baisse alors qu’elle perdait 9,87 % à 5,705 euros à la Bourse de Milan, la première banque d’Italie par les actifs ayant annoncé que son augmentation de capital de 7,5 milliards d’euros s’effectuerait au prix de 1,943 euro par action, soit une décote de 43 %.

    Dans un communiqué publié après une réunion de son conseil d’aministration, la banque Unicredit a déclaré que la décote sur le cours théorique une fois détachés des droits préférentiels de souscription (TERP) était calculée en fonction du cours officiel du 3 janvier et reflétait les conditions actuelles de marché.

    L’établissement propose deux nouvelles actions ordinaires pour chaque titre ordinaire ou d’épargne détenu. La banque est confrontée à un déficit de fonds propres de 7,97 milliards d’euros, le plus élevé en Europe après celui de Santander.

    http://www.agefi.fr/articles/Unicredit-annonce-decote-43-augmentation-capital-1205909.html

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